LUCILE POCHON ET ANTONIE OBERSON « DORDINE »

Notre zone c’est notre nombre. On est deux et deux personnes c’est beaucoup de possibilités. On explore ce potentiel, on cherche quels peuvent être nos rôles dans la création, en tant qu’entité de duo et en tant qu’individus. On observe et joue avec notre rapport à la présence de l’autre, avec nos moyens de communication. On sonde notre langue commune et on s’amuse en la découvrant. On se raconte des histoires, on met en place des règles de jeu, on rêve ensemble. On est deux ami·e·x·s.

Dordine c’est deux personnes qui se mettent au lit en passant par plusieurs phases. C’est deux personnes dont on ignore la nature de leur proximité. Elles dorment l’une sur l’autre, sans contact. Elles sont comme leurs songes ; superposées.

Dordine c’est la routine du coucher dans un lit à étages, puis la confusion des différents états du sommeil. C’est des couches et des couches et des couches et tout à coup un à-coup.

Dordine c’est des gestes synchronisés, téléphonés, décalés, familiers. C’est le mode automatique, les grincements du subconscient qui n’inspirent ni confiance ni confort.

Dordine c’est aussi des voix désincarnées qui peinent parfois à être écoutées. C’est un texte intime, rosé et rugueux. C’est peut-être l’adolescence, c’est l’entre-deux.

Distribution
Conception et performance : Lucile Pochon et Antonie Oberson